Les probiotiques sont des bactéries bénéfiques présentes dans l’intestin. Elles facilitent la digestion des aliments, limitent les troubles et stimulent l’immunité. Elles sont les hôtes naturels de l’organisme des personnes en bonne santé.
Dès la fin du 19ème siècle, les microbiologistes constatèrent que la flore microbienne des gens sains était différente de celle des malades. Ils nommèrent alors la bonne flore : «probiotiques».
Les probiotiques (littéralement « pour la vie ») sont des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont consommés en quantités adéquates, produisent un bénéfice pour la santé de l’hôte. Metchnikoff fût sans doute le premier chercheur à évoquer les propriétés bénéfiques des produits laitiers fermentés. Il développa la théorie suivant laquelle les bactéries issues des acides lactiques prolongeaient la vie et bût du lait aigre tous les jours pour le prouver. Il mourût en 1916 à l’âge de 71 ans, c’est-à-dire bien au-delà de l’espérance de vie à cette époque.
Ses études inspirèrent le scientifique japonais Shirota qui commença ses recherches sur le lien entre bactéries et bonne santé intestinale. Convaincu que la santé générale de l’individu dépendait du bon équilibre des bactéries dans l’intestin, Shirota consacra sa vie et son travail à isoler une souche probiotique capable de bien circuler dans le tube digestif et d’équilibrer favorablement la flore intestinale.
En 1935, il réussit à développer une bactérie spécifique qu’il utilisa dans un lait fermenté. Aujourd’hui cette souche est présente dans un des plus importants aliment-santé du monde, Yakult, dont la recette est restée quasiment inchangée depuis la mise au point de la formule par Shirota.
Depuis, de nombreux chercheurs ont poursuivi ces travaux et étudié les aspects thérapeutiques des probiotiques. Cette recherche est particulièrement intense depuis une vingtaine d’années.
Mécanismes d’action des probiotiques
Compétition pour les nutriments
Pour croître et proliférer au sein de l’intestin, les bactéries bénéfiques vont utiliser les mêmes nutriments que celles pathogènes. La consommation de probiotiques aide à réduire le risque de développement de ces mauvaises bactéries.
Compétition pour les sites d’adhérence
La capacité d’adhérence de la bactérie sur la paroi intestinale est un élément essentiel pour garantir sa prolifération. Là encore une compétition s’opère entre les bonnes et mauvaises bactéries. En effet, elles doivent être solidement «armées» pour résister au mouvement péristaltique produit par le passage des aliments. Une des fonctions importantes des bactéries probiotiques est de contribuer à prévenir ou de limiter la croissance des bactéries potentiellement pathogènes (E. coli, Salmonelle, Listeria, Campylobacter, Clostridia) sur la paroi intestinale. Ces bactéries perturbent la digestion et freinent l’absorption des nutriments. Elles sont connues pour provoquer aussi des troubles intestinaux majeurs tels que la diarrhée ou le vomissement. Dans une microflore intestinale équilibrée, la prédominance de bonnes bactéries permet de limiter ces risques.
Stimulation de l’immunité
En optimisant l’équilibre de la flore intestinale, les probiotiques maintiennent et stimulent l’immunité naturelle de l’individu. Consommés régulièrement, ils contribuent à prévenir les risques de maladie.
Une meilleure digestion
Les probiotiques agissent comme une microflore saine en produisant des enzymes qui favorisent la dégradation des glucides tels que les polysaccharides. L’énergie apportée par ces nutriments est ainsi complètement assimilée dans l’intestin grêle. Dans le côlon, la microflore fermente les hydrates de carbones encore non digérés ce qui procure une seconde possibilité aux vitamines d’être synthétisées.
Le système digestif
Le tube digestif renferme un immense et complexe écosystème de micro-organismes.
Une personne normale héberge plus de 500 espèces de bactéries représentant des dizaines de modes de vie et de comportements différents. La composition et la répartition de cette « ménagerie » varient avec l’âge, l’état de santé et l’alimentation..
Le nombre et le type de bactéries présentes varient considérablement suivant l’endroit de l’intestin où l’on se trouve. Chez les personnes en bonne santé, l’estomac et la partie haute de l’intestin grêle contiennent peu de micro-organismes à cause de l’action bactéricide de l’acide gastrique.
Contrairement à l’estomac et l’intestin grêle, le côlon fourmille de bactéries. Entre ces deux extrêmes on trouve une zone transitoire, habituellement dans l’iléon, qui contient un nombre modéré de bactéries.
Le processus de digestion démarre dès que l’aliment arrive dans la bouche. La mastication élargit la surface des particules alimentaires ce qui rend les aliments plus facilement digestibles par les enzymes dont les premières sont salivaires. Les particules rendues plus petites traversent ainsi plus facilement (et donc plus rapidement) le petit et le gros intestin. Dans l’estomac, les aliments se mélangent aux sucs gastriques qui contiennent des enzymes digestives et des acides hydrochloriques. Cette mixture, appelée chyme, est alors extraite activement de l’estomac vers l’intestin grêle. D’autres enzymes et sels biliaires agissent ensuite pour hydrolyser les protéines, les lipides et les glucides.
La plupart des nutriments sont absorbés au niveau de l’intestin grêle.
Le côlon héberge le plus grand nombre de bactéries (entre 10 et 100000 milliards) et la plus grande variété d’espèces ce qui en fait l’organe le plus métabolique de tout le corps. La partie haute du côlon fermente les glucides alors que la partie basse hydrolyse les protéines et les acides aminés.
La croissance bactérienne est rapide dans le caecum et le côlon ascendant au pH faible et plus lente dans le côlon descendant qui a un pH quasiment neutre. L’organisme maintient un bon équilibre parmi les espèces en jouant sur le pH, l’activité du système immunitaire et le péristaltisme.
Les souches
Le Bifidobacterium bifidum est un micro-organisme probiotique très important que l’on retrouve en grande quantité dans le côlon et la muqueuse vaginale. En adhérant à la paroi instestinale où il consomme les nutriments des bactéries indésirables, le Bifidobacterium bifidum empêche la prolifération des E. coli, clostridium et salmonelles. Le Bifidobacterium bifidum produit aussi des acides lactiques et acétiques qui abaissent le pH de l’intestin et prévient ainsi la croissance des mauvaises bactéries. Des recherches effectuées sur les bifidobactéries ont montré que ces organismes stimulent l’absorption des minéraux comme le fer, le calcium, le magnésium et le zinc.
Le Bifidobacterium longum est une bactérie probiotique située dans le gros intestin. Des études ont démontré que cette bifidobactérie contribue à améliorer la valeur nutritionnelle des aliments. Ces souches bifides ont la capacité de produire des vitamines du groupe B en synthétisant les enzymes digestives comme la caséine phosphatase ou le lysozyme. Il a été prouvé que le Bifidobacterium longum participe au confort intestinal en facilitant la digestion.
Le Bifidobacterium breve est l’un des micro-organismes les plus importants de l’intestin. Il permet un bon fonctionnement du système digestif, il contribue à inhiber la croissance des bactéries nuisibles et à stimuler le système immunitaire. Le Bifidobacterium breve joue également un rôle prépondérant dans la synthèse des vitamines D et K.
Le Bifidobacterium lactis est reconnu pour équilibrer favorablement la flore intestinale. Il favorise l’absorption des nutriments, stimule le système immunitaire et maintient un bon niveau de cholestérol en détoxifiant l’intestin, le sang et le foie.
Le Lactobacillus acidophilus est un des micro-organismes les plus importants de l’intestin grêle. Il facilite la digestion des produits laitiers en hydrolysant le lactose. Il stimule la réponse immunitaire aux micro-organismes indésirables. Il contribue aussi au contrôle du niveau de cholestérol dans le sang. De nombreuses publications ont démontré que le Lactobacillus acidophilus produisait des substances comme la lactocidine ou l’acidophiline qui améliorent la résistance et l’immunité.
Le Lactobacillus casei est une bactérie probiotique utilisée depuis des siècles dans les laits fermentés traditionnels en Asie comme le produit Yakult au Japon. Le Lactobacillus casei est proche des souches L. rhamnosus et L. acidophilus par son effet immunomodulateur. Ces composés aident à limiter la croissance des mauvaises bactéries dans l’intestin grêle.
Le Lactobacillus plantarum est une espèce de lactobacille très répandue. Le Lactobacillus plantarum est une bactérie qui produit des acides lactiques dans le tube digestif. Des études ont démontré que le Lactobacillus plantarum contribue à diminuer les ballonnements abdominaux et les flatulences. Cette souche probiotique aide à préserver les nutriments essentiels, les vitamines et les antioxydants. Elle permet d’éliminer les composants toxiques de l’alimentation.
Source : bio-sante.fr